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Etude IEF : Troubles d'apprentissages ou pas? Quelle évolution?


Un grand merci à toutes celles et ceux qui avaient répondu à mon appel lancé ici en novembre!

L'étude complète est à retrouver .


 D'ores et déjà je sais que cette étude sera contestée. Il n'est de toute façon pas possible d'avoir une étude totalement fiable car cela supposerait de suivre des enfants depuis le jour de leur naissance et d'interdire à certains de consulter un spécialiste, d'en envoyer d'autres à l'école, d'avoir le même milieu familial pour tous, les mêmes aléas de vie, la même alimentation,  les mêmes loisirs, etc. On comprend aisément que la tâche est impossible.

Pour ma part je considère que cette étude est fiable, les participants ont donné beaucoup de détails. Selon moi, ils ont rarement cherché à enjoliver la situation, répondant fréquemment à toutes les questions même si certaines étaient plus désagréables. De plus il ne s'agissait pas seulement de cocher des cases, des questions proposaient des réponses plus longues qui ont été largement complétées.

Si le formulaire aurait parfois mérité quelques précisions, j'ai procédé à une analyse rigoureuse en analysant chaque réponse.

D'autre part, j'ai choisi de ne pas copier tous les propos pour une question de longueur et parce que des commentaires se recoupaient, mais aussi parce que certains témoignages étaient très personnels.Toutes les informations y sont cependant.

Les statistiques sont basées sur un simple calcul des réponses.
Quand j'évoque les 19 troubles durables et officiels, il s'agit de diagnostics confirmés, j'ai donc retenu uniquement les réponses correspondantes.

25 questions étaient proposées, je vous propose ci-dessous quelques points clés.

  • 102 questionnaires ont été complétés.
  • 3 enfants sur 4 concernés sont sans école depuis au moins 2 ans, il est cependant à noter qu'au moins une quinzaine ne sont pas encore concernés par l'obligation d'instruction (moins de 6 ans).
  • 44,6 % sont en instruction en famille mêlant plusieurs approches; 29,7 % en unschooling ; 11,9% en cours par correspondance ; 7,9 % en "école à la maison" et 5,9 % en IEF avec quelques cours par correspondance. 
  • Plusieurs changements de pratique ont été évoqués, un parent indique qu'une approche plus scolaire a aidé son enfant, il est cependant à noter que pour 5 enfants passés d'un modèle scolaire au unschooling, 4 sont concernés par la dyslexie. 
  • Sur 102 enfants ou adolescents concernés : 60 n'ont pas de trouble d'apprentissage, 23 ont des difficultés d'apprentissage mais pas de trouble officiel et 19 ont un trouble durable et officiel. Il s'agit de TDA (5), Dys (9), Autisme (4), Trisomie (1). Ces difficultés sont régulièrement la cause d'une déscolarisation. 
  • Pour 42,1 % des enfants avec trouble durable, un spécialiste a permis une amélioration.
  • Pour 78,3 % des enfants avec trouble durable, l'instruction à domicile a permis une amélioration.
  • 60 % des enfants concernés par le questionnaire ont su lire entre 5 et 7 ans.  
  • Aucun lien entre langage tardif et dyslexie n'apparait, la plupart des enfants ayant parlé à un âge classique, aucun des enfants concernés n'a parlé après 4 ans.
  • Jeux vidéos et écrans : si tous les enfants ayant des difficultés d'apprentissage ne jouent pas souvent ou ne sont pas "accros", il s'avère que 76,9 % des enfants qui sont "accros" aux jeux vidéos et écrans ont des difficultés d'apprentissage.
  • Aucun lien n'est apparu entre une consommation même excessive du sucre et les troubles d'apprentissages. Des difficultés de gestion d'émotion ont parfois été évoquées. 
  • Pistes parallèles : le besoin de nature est fréquemment évoqué. Un certain nombre de parents notent également que la nourriture industrielle a une incidence sur leur enfant.
Mes livres afin d'en savoir plus sur l'instruction en famille :

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Commentaires

  1. Etude intéressante (et sérieuse) même si effectivement, il serait nécessaire qu'elle soit effectuée sur un échantillon plus large. Il serait maintenant urgent que les instances scientifiques se saisissent de cette question avec la même rigueur et la même impartialité !

    Je suis agréablement surprise de voir qu'en règle générale, les familles sont ouvertes à un panachage des "méthodes" (pas de "sectarisme" comme on voudrait trop souvent le faire croire) et que ce qui prévaut, c'est le bien-être de l'enfant. Même si ça paraît évident quand on parle d'IEF, c'est bien de le répéter encore et encore...

    Et oui, l'IEF peut grandement venir en aide aux enfants avec troubles (de langage, psychique, d'apprentissage...), c'est une sorte de moyen de s'adapter vraiment aux caractéristiques des enfants aux besoins particuliers. Et puis c'est un "sas" pour beaucoup d'entre eux dont l'estime de soi peut avoir été malmenée dans le milieu scolaire.

    Merci pour cet éclairage.
    Valérie



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    Réponses
    1. Merci Valérie pour ce retour. Je crois comme toi qu'il serait nécessaire que des scientifiques se penchent enfin sur nos familles...
      Et c'est bien parce que personne ne le faisait que je me suis lancée malgré un emploi du temps overbooké.
      Quelques études visent à connaitre nos raisons, quelques unes s'intéressent aux contrôles (trop peu), mais personne ne s'intéresse aux troubles des apprentissages qui se résolvent spontanément ou pas chez les familles sans école... Les enfants scolarisés auraient pourtant à y gagner aussi... Depuis des années je le dis et le répète : les enfants ne grandissent pas tous au même rythme et une pression malvenue bloque plus qu'elle n'aide... Cette étude va dans ce sens... L'ai-je orientée pour qu'elle dise ce que je veux? Bien sûr que non !! Simplement ça fait dix ans que nous sommes sans école, j'ai échangé avec des milliers de personnes, des centaines de manière régulière... j'ai eu le temps de faire certains constats qui m'ont poussée à réaliser cette étude sommaire...
      Bonne journée à toi.

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