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Comment améliorer l'orthographe ?



Première idée reçue : plus il lira, mieux il écrira.
Pour certains enfants, ce sera utile.
Plus l'enfant lira, plus il enrichira son vocabulaire et plus il aura de chances de procéder par recoupements (j'y reviendrai). 
Pour d'autres, cela changera peu de choses. Un enfant dysorthographique peinera de toute façon à se repérer dans l'orthographe.
Dans tous les cas lui conseiller de lire pour améliorer son orthographe me semble risqué. Si l'enfant attache trop d'importance à l'orthographe, il peut oublier le sens de ce qu'il lit et surtout voir la lecture comme une corvée.
Alors laissons simplement les enfants lire pour le plaisir de lire. ☺



Deuxième idée reçue : la dictée comme alternative incontournable.
La dictée est amusante pour celui qui excelle en orthographe, un instrument de torture pour celui qui n'y parvient pas et un cumul de dictées n'y changera rien...
Pourtant si j'ai longtemps été fermement opposée à la dictée, j'ai revu ma position au fil des années.  En effet je me suis aperçue que dissocier les tâches pouvait être plus avantageux pour progresser dans un domaine donné. Or la dictée permet justement cette dissociation des tâches.
La dictée a donc été proposée mais à plusieurs conditions :


- Pas trop tôt... des listes de mots à apprendre par coeur me semblent bien inutiles... Comme évoqué plus tôt l'orthographe peut tout à coup devenir bien meilleure simplement parce que l'enfant a grandi. Proposer des dictées trop tôt me semble donc faire courir un risque d'étiquette "nul en orthographe" alors que l'enfant n'a pas encore vu l'intérêt de s'appliquer ou bien parce qu'il n'a pas encore réalisé certains fonctionnements orthographiques. N'oublions jamais de laisser du temps pour grandir. ☺
De toute façon, il me semble utile de le rappeler, on n'est pas "nul en orthographe", on éprouve des difficultés ponctuelles ou durables avec une petite maline (l'orthographe) parfois logique et parfois non !
- Uniquement si l'enfant est d'accord avec l'idée de faire une dictée.
- Dictée courte pour commencer et de toute façon pas de dictée à rallonge.  Pour un enfant en grande difficulté dictée à partir d'un  texte qui vient d'être lu (à peine quelques phrases). N'imaginez pas qu'une dictée préparée une semaine à l'avance est ancrée dans un esprit dysorthographique, la dictée est déjà reléguée aux oubliettes par cet esprit créatif.
- Dictée intéressante ! Une dictée ne parlant pas à l'enfant qui la réalise ne lui donnera pas l'envie de s'impliquer, elle sera alors uniquement un exercice extrêmement fastidieux... et décourageant.
- Et dans tous les cas ne pas noter ! Une note est intéressante uniquement pour un enfant fort en orthographe qui n'a donc pas besoin de dictées. On peut tout au plus compter les fautes d'orthographe afin de montrer l'évolution et abandonner ce comptage si on s'aperçoit qu'elles seront trop nombreuses. Dans tous les cas la dictée doit être un outil pour l'enfant et non pas redevenir une occasion de perdre confiance en lui. 

Alors que faire pour progresser en orthographe ? Je vous propose ici quelques pistes. Elles ne fonctionneront pas pour tous les enfants, le tout est de trouver ce qui peut leur correspondre. ☺

  • Patience justement. Le temps est souvent le meilleur allié et parfois il suffit seulement d'attendre l'adolescence pour qu'un déclic ait lieu, je connais plusieurs personnes pour qui cela s'est produit. ☺Armez-vous cependant de patience si l'enfant a de réelles difficultés et renoncez aux miracles s'il est dysorthographique.Cela ne signifie cependant pas qu'aucune évolution n'est possible, j'ai pu constater le contraire à de nombreuses reprises.
  • Ecrire autrement : dans le sable, avec de la pâte à modeler ou des légos ou encore des allumettes : laissez l'enfant être créatif. S'il s'amuse à écrire, c'est déjà un bon pas. L'orthographe n'est pas une ennemie, mais un motif de création. ☺
  •  Epeler : en chantonnant, marchant, sautant, crapahutant, marchant à reculons, etc.
  • Dictées muettes : sur mon site pro, différentes dictées muettes sont proposées. Réalisées autour d'un son, elles permettent de travailler un son particulier en mêlant approche auditive, visuelle et kinésique. 
Cependant certains enfants ne les apprécient pas. A tester et éventuellement adapter ou laisser de côté. Parfois il  suffit d'attendre et un support qui n'a pas d'écho à un moment M peut en rencontrer ensuite.
  • Exercices ciblés : le problème des exercices ciblés est que, pour les enfants dys, les résultats peuvent être bons au moment de la réalisation puis alors qu'on pensait la notion acquise, les erreurs reviennent dès le texte suivant...
Faut-il renoncer à ces exercices ? Pour ma part, j'en propose tout de même, mais de manière modérée, simplement à chaque fois je prends le temps de bien expliquer la règle et j'évite surtout les exceptions. En effet les exceptions ont parfois tendance à devenir la règle pour les enfants dys... Lorsque les exceptions sont abordées, elles donnent lieu à des exercices indépendants.
  • Exercices pour construire les mots : ceux-ci me semblent indispensables ! Si l'enfant a compris le principe des préfixes, radicaux et suffixes, il sera plus à même de comprendre comment écrire des mots nouveaux et surtout il comprendra ce qu'il écrit ! Autre gros avantage : l'orthographe devient moins aléatoire puisqu'on retrouve des mêmes suffixes ou préfixes. 
  •  Relire à voix haute (ou à voix haute dans sa tête lorsque cela n'est pas possible) : l'enfant entend ainsi que certains mots ne peuvent s'écrire ainsi. Par exemple s'il a écrit "n", il ne pourra lire "m". Au début il aura peut-être besoin que vous lui fassiez remarquer mais des automatismes (plus ou moins longs) vont se mettre en place.
  •  Ecrire : dans un premier temps laisser l'enfant imaginer puis ensuite relire avec lui afin de corriger son texte. Si l'enfant collectionne les erreurs orthographiques, inutile de lui demander de s'auto-corriger pour chaque erreur lors d'un texte long, il risque d'avoir décroché depuis longtemps et de songer qu'il écrira moins une autre fois...Au contraire insister avant tout sur la qualité du contenu : écrire ce n'est pas surtout être bon en orthographe. Ecrire, c'est avant tout savoir s'exprimer à l'écrit.
  • Une fois encore favoriser la créativité par des défis ciblés, par exemple :
1/transformer un poème en remplaçant par exemple les adjectifs (soulignés ou identifiés avec l'enfant selon la longueur du poème et son niveau) par d'autres adjectifs,
2/ en inventant des poèmes, des acrostiches, des charades, des anaphores,
3/ en jouant au "cadavre exquis" (un joueur note un déterminant, le second note un nom, le suivant un adjectif, puis on note un verbe, etc.), au scrabble, etc.
4/ en imaginant des définitions loufoques (exemple "autobus" : véhicule qui roule deux fois plus vite quand on court après que lorsqu'on est dedans")
5/ chercher des mots d'une famille donnée et imaginer un texte avec ces mots. Exemple : marin, maritime pour "mer" et les mots où on entend le mot "mer".


Ci-dessus un support pour apprendre à bien écrire
(support basé sur mon expérience professionnelle et parentale, adapté également aux dys)

Commentaires

  1. Bonjour, et merci pour votre billet...
    Quant à moi, qui ai toujours été excellente en orthographe, j'ai "mangé" du Bled pendant 2 ans en primaire avec une institutrice qui ne jurait que par cela ! Je ne sais pas si l'orthographe serait devenue mon amie sans cela...
    Du coup je me demande comment rendre les exercices du Bled "vivant" pour mes propres enfants, mais pour le moment, je n'ai pas trouvé ;-)

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  2. Bonjour,
    De mon côté, le Bled m'aurait sans doute intéressée lorsque j'étais petite ;), j'aimais les exercices de français.
    Cependant je ne risque pas d'avoir de solutions à vous proposer pour rendre le Bled vivant ;) Je constate que ça ne fonctionne pas pour les enfants qui ont des problèmes donc, de mon côté, j'utilise une autre approche plus efficace pour ceux qui sont en difficulté durable. ;)
    Bonne journée !

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